La thérapie psychocorporelle considère que les domaines du corps et de l’esprit sont distincts, mais néanmoins liés, dans le sens où l’un affecte inévitablement l’autre. Une souffrance psychique affecte le fonctionnement corporel : « être mal dans sa peau ». De la même façon, un mal de dos, un mal au cœur peuvent être l’expression de conflits émotionnels et/ou existentiels.
Dans cette vision, tout changement dans un des domaines, physique ou psychique, agit sur l’autre de par leur relation intrinsèque. Cette façon d’envisager le fonctionnement psychosomatique établit le statut du corps dans une forme d’intelligence, dont l’expression n’est pas faite de mots mais de mouvements, de sons, de ressentis, d’émotions.
Pour le « bodymind », le corps conscience, concept reichien fondateur de la thérapie psychocorporelle, il y a une synergie indissociable entre le corps et l’esprit. Dans cette perspective, le ressenti et les émotions ont la même importance que les pensées ou les mots. Tous sont connectés et interactifs.
Dans mon accompagnement thérapeutique, j’invite le consultant à prendre en compte, tout autant que ses pensées et les mots qu’il prononce, un mouvement, un geste inconscient, une raideur dans la nuque, une tension dans la poitrine ou une intonation particulière. La place donnée aux messages du corps fonctionne alors comme un point d’appui pour libérer des souffrances là où les mots ne suffisent pas. Le corps ainsi considéré, devient alors une ressource, une aide précieuse, une mémoire vivante pour le consultant dans son chemin thérapeutique.